Critique sémiotique du populisme

By: Eric Landowski

 

INFO SUR L’ARTICLE:
Volume: 06
Issue: 02:2020
ISSN: 2459-2943
DOI: 10.18680/hss.2020.0026
Pages: 155-166
Lic.: CC BY-NC-ND 4.0
MOTS-CLÉS:
contagion
démocratie
esthésie
populisme

 

RÉSUMÉ

Comment rendre compte de la faveur dont jouissent aujourd’hui tant de leaders populistes dans le monde? Les explications des politologues combinent généralement trois facteurs contextuels: le pouvoir de séduction des idéologies ‘anti-système’ (facteur de base) est renforcé par l’impact de la crise socio-économique (deuxième facteur) et par diverses données conjoncturelles — scandales, attentats, catastrophes naturelles, etc. (troisième facteur). Reste un facteur moins exploré, à savoir la force des liens d’ordre sensible (ou ‘esthésique’) que ce type de leaders établissent avec leurs partisans, presque indépendamment de ce qu’ils ont de précis à proposer en termes de politiques publiques. Cerner les conditions et les effets de telles relations revient à proposer (conformément à un des principes qui fondent l’approche sémiotique) une explication du phénomène dans son immanence, c’est-à-dire focalisée sur l’analyse des rapports de contagion thymique qui se nouent entre l’hexis du tribun populiste et chacun de ses partisans. D’où résulte un simulacre de démocratie ‘directe’ (par opposition à ‘représentative’) qui, par interdéfinition, trouve sa place dans une typologie sémiotique des régimes politiques.

 

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